Confession posthume de Drieu, ce texte est décisif pour comprendre Drieu comme pour entrer dans son œuvre, pour ceux qu’elle effarouche injustement encore.
Paru de manière posthume, resté de manière bien inexplicable en marge par rapport au reste de l’œuvre de Drieu, ce texte est pourtant d’une importance capitale pour saisir Drieu et son destin. Confession d’une sincérité désarmante et d’une qualité littéraire indubitable, Récit Secret joue un grand rôle dans le mythe littéraire qu’ont construit ses admirateurs. Mettant le suicide (dont il aura beaucoup parlé, notamment dans son court roman le plus connu, Le Feu Follet) au premier plan de son œuvre comme de sa vie, Drieu semble anticiper un destin qui, selon lui, n’a fait que l’attendre. Calme, méditatif voire résigné, se plaçant au-dessus de la politique, même si l’on ne peut faire abstraction des circonstances dans lesquelles Drieu l’écrivit, ce récit est une magnifique porte d’entrée pour ceux que son œuvre effarouche injustement encore, comme pour ceux qui voudront connaître un Drieu plus intime, connaître le dernier Drieu.
Grand témoin de l’entre-deux-guerres, passionné et passionnant autant que radical et indécis, lentement réhabilité après avoir été écarté pour ses actes collaborationnistes, Drieu la Rochelle (1893-1945) est l’un des grands écrivains français de son siècle.
« En 1945, entre son premier suicide (raté) et le second (réussi), il écrit son chef-d’œuvre, «Récit secret», texte unique en son genre. Son récit est extraordinaire. » PHILIPPE SOLLERS, NOUVEL OBS
« Finalement Drieu la Rochelle lui-même est un homme infiniment moins dur, cassant et sec, tendu et lucide qu’il n’y paraît : notre homme d’action rentrée puisqu’elle ne peut aboutir dans un monde devenu idiot et qualifié de «grande panade collective», est un rêveur, qui pense qu’«il y a peut-être toujours un élément de pureté chez le suicidaire.» JUAN ASENSIO, STALKER