La courte vie de Georg Weerth (1822-1856) ne manque pas de romanesque : ami de Marx et Engels, avec lesquels il participe à la Gazette Rhénane, apprécié de Heine, qui fut son grand modèle, maints fois loué, écrivain satirique, critique et perspicace longtemps oublié, puis redécouvert par la RDA et à nouveau oublié, si ce n’est pour un poème qu’apprennent encore par cœur tous les petits allemands d’aujourd’hui, emprisonné trois mois pour « diffamation » suite à la rédaction de son roman caustique Vie et faits du fameux chevalier Schenapahnski , poète désenchanté qui, à l’instar de Rimbaud, cesse d’écrire pour l’aventure et les affaires commerciales qui le mènent à Cuba où il meurt de maladie à trente-quatre ans, il lègue une œuvre essayistique longue et dense et deux œuvres drôles et gaies : les Esquisses humoristiques de la vie commerciale allemande (1845-1848) et son grand roman-feuilleton satirique, qui s’inscrit dans la lignée du Simplicissimus de Grimmelshausen ou dans l’œuvre de Cervantès et édité par RN.